Les grands prêtres des Dogons, une tribu africaine du Mali, connaissaient l’existence de certaines étoiles, notamment SIRIUS.. bien avant qu’elles ne soient détectées par nos télescopes modernes.
En 1950, deux anthropologues français, Marcel Griaule et Germaine Dieterlen, déclarèrent que Sirius B, bien qu’absolument invisible à l’œil nu, était depuis des siècles la clé de voûte céleste de la cosmologie des Dogons.
La mythologie des Dogons
Il y a environ 300 000 Dogons qui vivent sur un plateau rocailleux du Mali. On ne sait pas grand-chose de leur passé à part qu’ils sont arrivés sur le plateau de Bandiagara entre le XIIIe et XVIe siècle de notre ère.
Encore aujourd’hui, les
Dogons vivent paisiblement dans leurs villages
de pisés dressés face à la
plaine du Niger.
Au pied de ces falaises escarpées, ce peuple
vit au rythme des saisons, chacune étant
honorée de danses rituelles.
Village Dogon.
Les Dogons pourraient être un peuple bien ordinaire si leur cosmogonie n’était pas si surprenante.
La vie des Dogons est imprégnée
des mythes venus du fond des âges. Leur
dieu créateur, Amma, a lancé des
boulettes de terre dans l’espace, où
elles se sont transformées en étoiles.
Amma a ensuite modelé deux poteries blanches
symbolisant le Soleil et la Lune.
Masque de cérémonie.
Selon leur mythologie, Amma
a tiré la Terre d’un boudin d’argile.
Huit nommo, des petits génies aux yeux
rouges et au corps vert sont nés de cette
argile.
Ils ont donné naissance à huit familles
qui sont devenues les huit tribus du peuple Dogon.
Ces mythes deviennent intéressants
quand les Dogons affirment que les huit nommo
viennent de Sirius.
De plus, les Grands prêtres savent depuis
fort longtemps que Sirius est accompagnée
d’une autre étoile, baptisée
par les astronomes Sirius B.
Sirius. © Nasa
Ce qui est extraordinaire c’est
que depuis plusieurs siècles, toute la
cosmogonie des Dogons est commandée par
Sirius B.
Or, cette étoile n’a été
découverte qu’en 1836 et identifiée
comme une naine blanche qu’en 1915.
Le savoir des Dogons
En 1931, deux ethno-anthropologues
français partent s’installer dans
ce qui était alors le Soudan français
pour y étudier les Dogons.
Pendant 20 ans, Marcel Griaule et Germaine Dieterlen
vont partager la vie des Dogons.
Après plusieurs années, les Dogons ont parfaitement accepté les deux français. En 1946, ils acceptent de leur expliquer leur cosmogonie.
Village Dogon.
Les sages de la tribu tracent
alors sur le sol à l’aide de bâtons
la voûte céleste telle qu’ils
se la représentent.
Médusé, Griaule voit apparaître
la constellation du Grand Chien et, gravitant
autour, une étoile plus petite ainsi qu’un
autre corps.
Cette étoile, confièrent-il au scientifique,
met 50 ans pour faire le tour de Sirius. Pour
fêter cet évènement, tous
les 50 ans, ils célèbrent la fête
de "Sigui", afin de régénérer
le monde.
Pour figurer cette petite étoile,
les Dogons ont choisi l’objet le plus petit
dont ils disposent : la graine de la variété
fonio du millet, céréale qui constitue
leur principale nourriture.
Dans leur langue, « Po Tolo (Sirius B) est
de taille minuscule mais très lourde.
Jour de Marché
On sait depuis 1920 que les naines blanches, des étoiles en train de mourir, bien que petites, ont une incroyable densité.
Quand les deux scientifiques ont demandé aux prêtres d’où ils tenaient ces connaissances, ils ont été formels :
« Des
créatures amphibies ont atterri sur la
Terre il y a fort longtemps. Elles ont transmis
ce savoir à quelques initiés.
Ces créatures, les nommo, sont les Guides
de l’Univers, les pères du genre
humain. »
Art Dogon.
Les Dogons dessinent un peu partout des figures qui évoquent l’arrivée des nommo sur Terre. Ils sont d’ailleurs très précis quant à l’atterrissage de l’arche. Cette dernière s’est posée au nord-est du pays dogon, près de l’endroit d’où les Dogons sont partis pour venir s’installer sur les plateaux.
Il est évident que, comme dans tous les mythes, les symboles sont omniprésents, ce qui ne rend pas facile l’interprétation de chaque élément.
Ce qui est certain, c’est que les connaissances des Dogons en astronomie dépassent largement leurs capacités d’observation ou de calcul.
Les Dogons et l’astronomie
Peu après, Griaule découvrit
que les Dogons avaient bien d’autres connaissances
en astronomie.
Ils savaient, par exemple, que JUPITER..
a quatre satellites principaux. Ils savaient que
a SATURNE ..des anneaux, quela TERRE..
tourne autour du SOLEIL..et que les étoiles sont des corps en
mouvement perpétuel.
Masque de danse
Ils savaient également que la Lune est une planète morte. Depuis des générations, les prêtres enseignent que la Voie Lactée est animée d’un mouvement en spirale, auquel participe notre système solaire.
Un autre fait étrange,
ils affirment que Sirius serait accompagnée,
non pas d’une étoile mais de deux
étoiles.
Nous savons que Sirius B existe mais, à
ce jour, aucune Sirius C n’a été
détectée.
Si un jour, on découvre cette deuxième étoile, invisible à l’œil nu, le savoir des Dogons serait spectaculairement confirmé.
Danse rituelle.
La grande question qui se pose depuis maintenant 1976, année de la parution de l’ouvrage de Robert Temple « Le Mystère de Sirius », est :
De qui les Dogons tiennent-ils leur savoir ?
Les hypothèses sur le mystère des Dogons
L’hypothèse d’extraterrestres souhaitant partager leur savoir avec les Dogons ne semble pas très sérieuse.
Bien sur, la description que
font les prêtres depuis plusieurs centaines
d’années de l’arrivée
de cette « arche » est assez troublante.
« En descendant,
l’arche a fait retentir un bruit terrible,
qui a fait trembler les pierres »
Robert Temple ajoute qu’ils font également
allusion aux immenses colonnes de poussière
qui s’élevaient dans le ciel.
Les Dogons se sont transmis
cette légende oralement de génération
en génération et ils s’expriment
sous une forme mythique et symbolique.
Il est donc difficile d’en faire une interprétation
rationnelle.
Suite à la parution du
livre de Robert Temple qui montre beaucoup d’audace
dans ses conclusions, les prises de position se
sont succédées.
Si ce scientifique croit à l’hypothèse
extraterrestre, ce n’est bien sûr
pas le cas de tous ses confrères.
Pour certains, ce savoir s’expliquerait
d’une manière très simple.
Les Dogons ont été soumis à
l’école laïque dès 1907
par les Français.
Leurs connaissances proviendraient donc tout simplement
de notre propre civilisation.
Cet argument, très rationnel,
ne tient malheureusement pas l’analyse.
En effet, le savoir des Dogons est très
ancien et se transmettait bien avant le début
de la colonisation.
De plus, il est très peu probable que les
instituteurs enseignaient l’astronomie et
encore moins les raisons anormales du pouvoir
d’attraction de Sirius B.
Maisons à flancs des rochers.
L’autre hypothèse est déjà beaucoup plus plausible. On sait que dès la plus haute Antiquité, les peuples proches-orientaux se passionnaient pour l’astronomie.
Les Dogons n’étaient
pas une tribu isolée. Leurs villages bordent
les grandes routes commerciales qui reliaient
autrefois l’Afrique occidentale à
l’ancienne Egypte.
Ils sont établis au sud de Tombouctou,
siège d’une université qui,
il y a 400 ans, était l’un des grands
centres intellectuels de l’Islam.
Maison familiale
Des échanges culturels ont donc forcément eu lieu. Il est donc possible que par l’intermédiaire des Egyptiens, une partie des connaissances des peuples de la Mésopotamie et même de Grèce soit parvenue jusqu’aux Dogons.
On constate d’ailleurs que Sirius apparaît souvent dans les mythologies antiques. Cela n’a rien d’étonnant car après tout, c’est l’étoile la plus brillante de notre ciel. Les Egyptiens connaissaient bien cette étoile car elle était liée aux premières inondations du Nil.
Dans la mythologie grecque,
plusieurs légendes font référence
à des créatures amphibies, mi-poissons,
mi-hommes.
Les Babyloniens y font également référence.
D'ailleurs, la plupart des mythologies et notamment
grecque mettent en scène de nombreux MONSTRES..
Il y a-t-il eu mélange des différents mythes ?
Et qu’en est-il de Sirius B, qui elle est invisible à l’œil nu ? Certains avancent l’hypothèse que dans des temps plus reculés, cette naine blanche brillait suffisamment pour être vue et étudiée avec des instruments rudimentaires.
Effectivement, de nombreuses civilisations aujourd’hui disparues, avaient de bonnes connaissances en astronomie.
Cette dernière hypothèse n’explique pas tout mais apporte des éléments sérieux à ce dossier. Si un jour, il s’avérait que Sirius C existe bien alors il nous faudrait envisager d’autres hypothèses.
Références bibliographiques
The Sirius Mystery (Le
Mystère de Sirius), Robert K.G. Temple,
Royal Astronomical Society of Great Britain, 1976.
La cosmogonie des Dogon: L'Arche du Nommo,
E.Guerrier, Robert Laffont, 1975
Au cœur des étoiles
et galaxies, éditions Hachette 2004
Commentaires
J'avais entendu parler de cette tribu et de son lien avec Sirius.
Merci pour ces infos très intéressantes ainsi que les photos très jolies.
bonne journée